Est-ce une forme de folie que de se lancer en solo alors que le monde fait face à une pandémie ? Pour moi ça ne l’a pas été ! Deux mois après m’être officiellement lancée je ne regrette rien même si oui le quotidien de jeune entrepreneure n’est pas toujours facile.
Il n'y a pas de mauvais moment pour entreprendre
Chaque situation est liée à notre histoire personnelle et professionnelle, il n’y a pas deux entrepreneurs identiques. Pour ma part je me suis lancée car ma situation personnelle ne me permettait plus de répondre favorablement aux exigences de mon poste salarié. Si pour certains avoir plusieurs enfants ne changent pas la donne pour moi le deuxième signifiait clairement que je n’étais plus apte professionnellement à travailler de la même façon. Donc moitié par choix, moitié par « obligation ».
Au delà de ma situation il y avait aussi ma volonté d’évoluer dans des sphères différentes. Après 8 ans dans la même société et malgré les belles évolutions vécues durant toutes ces années j’avais besoin de choses différentes. Quand j’ai pris ma décision, j’ai donc pensé à moi plutôt qu’au contexte actuel. Est-ce que c’est stressant ? Oui ! Laisser un poste confortable avec tous les avantages que cela présentait ce n’est pas évident. Heureusement quand on a une situation familiale, des réserves financières et un filet de sécurité grâce à la rupture conventionnelle alors le stress est déjà moindre.
Le bon moment c’est donc celui où on se dit qu’on a plus à gagner à se lancer.
De la réflexion à l'action
le statut
Pour ma part la première question c’était : quel statut choisir. Microentreprise ou société individuelle ? Différencier CA, salaires et charges ? Sachant que lors que l’on démarre et que l’on a le droit à l’ACRE (avec donc des charges allégées) cela ne dure que pour un an, non renouvelable, et sur une seule et même structure. J’avais pris rendez-vous avec un conseiller aussi plusieurs mois avant de me lancer. Sinon de nombreux sites détaillent très bien l’avantage des différents statuts. Je ne rentrerai donc pas dans le détail, mais pour moi à la fin le résultat était sans appel : microentreprise.
Le gros gros avantage c’est que c’est très rapide à mettre en place d’un point de vue administratif. Peu de charges, peu de paperasses et 0€ à débourser pour démarrer. La seule chose supplémentaire que j’ai réalisé c’est ouvrir un compte en banque pour ma société et pour cela j’ai opté pour la néobanque Shine. Son coût est faible et on peut faire des devis et factures directement depuis l’application. Le bonus c’est que selon notre situation, les charges exactes que l’on devra payer (sauf impôts) sont calculées à chaque entrée d’argent.
Le nom
J’ai surtout mis beaucoup de temps à trouver le bon nom. Je ne souhaitais pas un site du type prenomnom.fr, j’aime mon nom mais je ne sais pas je n’étais pas emballée à l’idée de le diffuser comme une « marque« . Trouver une identité à donner à sa société c’est ce qui m’a toujours paru le plus complexe. Même plus jeune à l’époque des skyblogs je me souviens encore de cette galère de trouver le nom parfait ! Quelques sondages plus tard, c’est donc « P’tits canaux du web » qui s’est imposé. Pourquoi donc ce nom ? Je suis une fille de l’eau et j’habite sur le bassin d’Arcachon donc je souhaitais trouver quelque chose qui soit en rapport avec cet élément. Le terme « web » était quasiment indispensable et dans mon métier on parle constamment de « canaux » d’acquisition. Pour finir, mon objectif concerne les petites structures donc le terme « p’tits » est venu se rajouter. Voilà la petite histoire.
les tarifs
Ma réflexion sur les tarifs a été elle aussi assez longue aussi. Finalement à force de tergiverser et constater que tous les prix sont pratiqués dans mon domaine, je suis tombée sur un super article qui disait « le bon prix c’est celui qui convient aux deux parties ». C’est ce que je fais donc pour le moment. Bien entendu, je prends en compte le temps passé et mes charges mais je n’oublie pas de penser au client en face de moi.
Les clients
Et puis vient le plus difficile pour un freelance, et je suis encore en plein dedans finalement, trouver ses premiers clients ! Comment en 2020 peut on trouver de nouveaux clients alors que nos déplacements sont limités ? Qu’en tant que chef puis directrice de projets je n’ai jamais eu à gérer l’aspect commercial de mon métier ? Je n’ai pas encore la solution « parfaite » (peut être d’ailleurs qu’elle n’existe pas) mais ce qui m’a permis de commencer ce sont les plateformes 5€ et Malt.
C’est là mon expérience personnelle, car je ne fais « que » passer d’un statut salarié à freelance. Je n’ai eu qu’à embarquer mes compétences pour me lancer.
premier bilan d'entrepreneure
Deux mois après mon lancement officiel où en suis-je ? J’ai travaillé oui, j’ai eu plusieurs missions et même un super projet sur lequel je travaille encore aujourd’hui tout ça essentiellement grâce au site de 5€. Le principe ? On propose un service de base à 5€ (ou plus selon notre type de profil) et des options viennent se rajouter à cette première offre pour proposer des prestations complètes.
Le gros avantage (qui devient vite un gros inconvénient dans certains cas) ? On est lié à la plateforme avec des charges relativement modestes. Pas besoin de courir après le paiement puisque le client verse déjà l’argent sur la plateforme au moment de la commande. Mais si la prestation doit évoluer c’est là que cela devient compliqué.
Pour commencer c’est donc super, mais deux mois plus tard je me rends compte que cela ne convient pas totalement. Mon objectif en me lançant c’était vraiment d’accompagner des structures locales, avec des valeurs qui me correspondent et malheureusement 50% des prestations que j’ai réalisé ne rentrent pas dans cet objectif. Il n’y a en effet beaucoup de personnes qui démarrent sur le net leur mini-site e-commerce en pensant pouvoir gagner du jour au lendemain des milliers d’euros. Nombreux se lancent dans le « dropshipping » avec parfois des fonctionnements qui sont à la limite de l’illégalité. Ce qui est d’ailleurs bien dommage car je suis plutôt favorable au principe de base du dropshipping.
Mes objectifs de 2021
Gagner de l’argent oui mais clairement je crois que je viens de passer un premier cap : je ne veux pas travailler sur tout et n’importe quoi. Cela fait gagner « un peu » d’argent (je suis loin de me payer un salaire, normal au bout de deux mois), cela m’a permis de me remettre dans le bain et d’assurer mes compétences après 10 mois de congés. En ce début d’année je revois donc ma copie ! Et surtout je m’autorise à réfléchir à d’autres projets. Ma tête fourmille de nombreuses idées et je commence donc à en explorer certaines en espérant que le contexte sanitaire s’améliore. J’ai vraiment besoin d’aller rencontrer des personnes qui me permettront d’aller plus loin dans mon cheminement d’entrepreneure.